Philippe DESPORTES (1546-1606)
les amours d' Hippolyte.
Icare est chût ici, le jeune audacieux,
Qui pour voler au ciel eut assez de courage
Ici tomba son corps dégarni de plumage,
Laissant tous braves cœurs de sa chute envieux
Ô bienheureux travail d'un esprit glorieux,
Qui tire un si grand gain d'un si petit dommage !
Ô bienheureux, malheur, plein de tant d'avantage
Qu'il rende le vaincu des ans victorieux !
Un chemin si nouveau n'étonna sa jeunesse,
Le pouvoir lui faillit et non la hardiesse,
Il eut, pour brasier, des astres les plus beaux.
Il mourut poursuivant une haute aventure,
Le ciel fut son désir, la mer sa sépulture.
Est-il plus riche tombeau ?